Suite aux propositions de solutions faites par la rectrice de l’académie de Grenoble pour la scolarisation des élèves déficients auditifs dans l’attente de la réception des masques à fenêtre, l’ANCO (Association Nationale des Codeurs en Langue française Parlée Complétée) tient à faire part de ses inquiétudes et à alerter les différentes composantes.
L’usage de supports numériques mis en avant n’est pas adapté aux besoins des jeunes déficients auditifs.
Au-delà du fait que chaque élève et professionnel concerné puisse être équipé correctement et à temps et de l’investissement en terme de préparation des vidéos préenregistrées sans masque, l’ANCO voit dans ces solutions plusieurs incohérences liées à une méconnaissance des besoins réels de ces élèves.
La transcription écrite en temps réel des messages oraux n’est pas appropriée à l’accompagnement dans les apprentissages qu’un jeune déficient auditif est en droit de recevoir à l’école. Cette mise en accessibilité de l’oral sans soutien linguistique et scolaire par une personne physique ne peut pas s’adresser à de jeunes déficients auditifs qu’ils soient lecteurs ou non. Ils ne sont pas capables d’autant d’autonomie face aux apprentissages des notions et concepts présentés en classe.
La poursuite de l’accompagnement par un codeur en LfPC en temps réel mais à distance n’est pas compatible avec les différentes missions de notre métier : accompagner, en lien avec les équipes pédagogiques, chaque élève porteur de surdité, dans ses apprentissages scolaires et linguistiques, faciliter la réception de tous les messages oraux et s’assurer de sa bonne compréhension, ce afin de favoriser son inclusion et sa socialisation dans son environnement scolaire. Il est pour nous impossible de maintenir la communication multimodale nécessaire à notre pratique professionnelle du codage en LfPC à travers un système de visio. Notre codage est adapté au projet individualisé de chaque jeune accompagné et à l’environnement sonore de la classe, c’est pourquoi il doit se réaliser dans l’interaction d’une communication directe.
Les solutions alternatives numériques proposées par le rectorat de Grenoble ne permettent donc pas aux codeurs en LfPC d’assurer un accompagnement de qualité auprès des jeunes déficients auditifs.